Le recours contre l’obligation de quitter le territoire français (oqtf).
Qu’est-ce qu’un recours contre une obligation de quitter le territoire français ?
Une obligation de quitter le territoire français (OQTF) est une mesure prise par l’autorité administrative, notamment le préfet, pour expulser un étranger du territoire français. Cette mesure est appliquée à la suite d’un refus de renouvellement de titre de séjour ou en cas de séjour irrégulier. Le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA), dans ses articles L. 611-1 et suivants, précise les situations dans lesquelles un étranger peut être contraint de quitter le territoire français. Le recours consiste à contester cette décision devant l’autorité administrative ou judiciaire.
L’objet du recours
Le recours peut concerner l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) elle-même, en démontrant la validité de vos arguments. La contestation de l’OQTF peut également porter sur les mesures accompagnant la décision du préfet, telles que l’interdiction de retour en France, le refus de titre de séjour (par exemple, lorsque vous estimez que vous pouvez être régularisé), ou encore la contestation de la décision fixant le pays de renvoi.
Les différents types de recours
Lorsqu’un étranger reçoit une obligation de quitter le territoire français (OQTF), il dispose de deux options pour contester cette décision. La première option est le recours administratif, où la contestation est adressée soit au préfet ayant pris la décision (recours gracieux), soit au ministre de l’Intérieur (recours hiérarchique). Cependant, ce type de recours ne suspend pas les délais et peut parfois être contre-productif. La seconde option est le recours contentieux, qui permet de porter la contestation devant le juge administratif. Une fois que le juge est saisi, le délai pour quitter le territoire est suspendu et l’OQTF ne peut être exécutée tant que le juge n’a pas rendu sa décision.
Le tribunal compétent
Pour contester une décision de refus de renouvellement de titre de séjour ou de visa, le recours doit être introduit devant le tribunal administratif compétent pour la préfecture ayant pris la décision. Si vous faites déjà l’objet d’une mesure de rétention administrative ou êtes assigné à résidence, le recours doit alors être porté devant le tribunal administratif de votre lieu de rétention ou d’assignation à résidence
Le délai pour agir et le point de départ du délai de recours
Le délai pour contester une obligation de quitter le territoire français varie selon que cette obligation soit assortie d’un délai ou non. Dans le cas d’une obligation de quitter le territoire français sans délai, le recours doit être porté devant le juge administratif dans un délai de 48 heures à compter de la notification. Lorsque l’obligation de quitter le territoire français est assortie d’un départ volontaire, l’étranger dispose de trente jours pour faire recours devant le tribunal administratif.
Le point de départ du délai de recours est la date à laquelle l’étranger a reçu notification de l’obligation de quitter le territoire français de la part des services de la préfecture par courrier avec accusé de réception. En pratique, c’est la date de la remise du pli à domicile, celle du retrait du pli recommandé à la poste, ou encore la date de la première présentation de l’avis de passage si le pli n’a pas été retiré à la poste dans un délai de quatorze jours. La notification peut également avoir lieu au guichet de la préfecture contre signature d’un accusé de réception. Dans ce cas, le délai de recours commence dès la signature de l’accusé de réception devant les guichets de l’administration.
Les suites du recours
Une fois le juge administratif saisi dans le délai imparti, il lui revient de décider d’annuler ou de confirmer la décision du préfet. Si le juge annule l’obligation de quitter le territoire français, toutes les décisions complémentaires sont également annulées, et la préfecture vous délivre un titre de séjour provisoire en attendant un nouvel examen de votre demande. Si l’annulation ne porte que sur les décisions complémentaires, l’obligation de quitter le territoire se poursuit.
En cas de confirmation de la décision préfectorale, l’obligation de quitter le territoire s’applique, et il est nécessaire de quitter la France. Si vous êtes dans l’impossibilité de partir, vous pouvez faire l’objet d’une rétention administrative ou d’une assignation à résidence.
L’étranger dispose d’un mois pour faire appel devant la cour administrative d’appel compétente. Il est important de noter que ce recours n’a pas d’effet suspensif sur la décision du tribunal, et l’obligation de quitter le territoire peut être exécutée par les autorités administratives. Un pourvoi en cassation est possible contre la décision de la cour d’appel.